Voiture automobile
EHM4
Automobile prototype Aluminium français-Grégoire
Grand Est ; Haut-Rhin (68) ; Mulhouse ; Musée national de l'Automobile
68224
Anciennement région de : Alsace
Mulhouse
Musée national de l'Automobile
Patrimoine automobile
Prototype AF-Grégoire (AFG). Marque : Aluminium Français Grégoire ; carrosserie : coach découvrable, 4 places ; puissance fiscale : 3 CV ; moteur : deux cylindres à plat (0,6 l) ; cylindrée : 594 cm3 ; alésage et course : 72 x 73 mm ; alimentation : carburateur simple corps inversé Solex ; distribution : arbre à cames central, tiges et culbuteurs ; puissance : 15 ch à 4000 tr/mn ; allumage : batterie et bobine ; transmission : roues avant motrices, joints Tracta, boîte de vitesses à 4 rapports ; suspension : quatre roues indépendantes, flexibilité variable ; freins : tambours AV/tambours AR, commande hydraulique AV, mécanique AR ; direction : à crémaillère ; structure : carcasse coulée en alliage léger ; vitesse maximale : 86 km/h ; 4l/100km. Utilisation raisonnée des alliages d'aluminium pour : carrosserie, châssis, moteur, trains roulants.
L = 347,5 ; la = 130 ; h = 134 ; pds = 425
Grégoire Jean-Albert (propriétaire)
Prototype
2e quart 20e siècle
1942
Fin 1940, en pleine occupation, Jean Dupin, président de l'Aluminium Français, sollicite Grégoire pour l'élaboration d'une voiture française correspondant à ce que l'on pressent alors comme le contexte de l'après-guerre. En fait, la réflexion sur une petite voiture accessible aux budgets modestes, légère et sobre, était commencée dès avant la guerre, comme on l'a vu avec les exemples allemands de la KDFWagen de Ferdinand Porsche et le programme lancé par Louis Renault pour la création de la 4 CV. Grégoire se met au travail et en deux ans réalise un prototype conforme à ce cahier des charges. Il s'inspire à la fois de la Fiat Topolino et de la KDF allemande mais les solutions retenues sont fondamentalement dans le style Grégoire et nettement plus avancées que celles de ses prédécesseurs. Le prototype AFG fait largement appel à l'aluminium, tant pour les organes mécaniques que pour sa structure. Il est fidèle aux principes de Grégoire : carcasse en alliage léger coulé ; traction avant, joints Tracta ; suspension à 4 roues indépendantes et flexibilité variable à l'arrière ; freins à tambour à commande hydraulique à l'avant, mécanique à l'arrière ; moteur en porte-à-faux à l'avant. L'emploi inconsidéré de matériaux légers et chers peut, sans économie de matière, aboutir à augmenter le prix de revient d'un objet. Mais l'allègement raisonnable et l'économie de matière sont des faits parallèles. Chaque pièce de ce véhicule est calculée par Grégoire en fonction de cet impératif. C'est une réussite puisque le bicylindre à plat refroidi par air de seulement 594 cm3 ne développe que 15 cv mais permet cependant d'atteindre 86 km/h, car la voiture ne pèse que 425 kg. Le COA (Comité d'organisation de l'automobile) décide que 4 prototypes AFG seront construits et remis à 4 grands constructeurs français pour étude (Peugeot, Renault, Panhard et Simca). Mais Renault et Simca ont déjà leurs propres projets. Peugeot trouve la voiture trop fragile et trop chère à fabriquer et sa 202 correspond à un créneau tout juste supérieur. Cette voiture n'existe qu'à l'état d'esquisse et le projet de Grégoire tombe à point. Après analyse du prototype par le bureau d'étude et différents essais sur route, la décision est prise de fabriquer l'AFG chez Panhard. Toutefois, compte-tenu des circonstances, elle n'entre en production qu'en 1947. Un contrat est donc signé le 10 février 1944 concernant 4 brevets déposés par Grégoire et portant sur : les sièges ; le système utilisé pour les roues (rigidité et économie de matière conduisent à un dessin très harmonieux et équilibré) ; le changement de vitesse ; la suspension à flexibilité variable reposant sur l'utilisation de deux ressorts par roue, de rigidités différentes. Selon certaines sources, l'Angleterre, les Pays-Bas, les États-Unis auraient également essayé ces prototypes. De ces essais à l'étranger, une seule voiture résultera, en Australie, fabriquée par la société Hartnett. Le spécimen présenté est le seul prototype subsistant aujourd'hui. Il s'agit d'une création vraiment géniale, qui appartient à ce que l'on pourrait appeler l'avant-garde de l'automobile. L'Aluminium français - Grégoire constitue un prototype unique, témoin du concours lancé par l'Aluminium français visant à construire un véhicule de 4 places, performant et léger. Grégoire l'emporta en concevant un véhicule entièrement en aluminium et en simplifiant l'équipement, comme les fauteuils pliants de type transatlantique.
Propriété d'une association
Classé comme un ensemble historique mobilier
2020/07/07 : classé comme un ensemble historique mobilier
2016/08/30 : classé au titre objet, arrêté de classement n°061 suite à la CNMH du 01/04/2016. Suite à la CRPA du 20/09/2020 et à la CNPA du 03/10/2019, arrêté n°22 portant classement au titre des monuments historiques d’un ensemble historique mobilier. Propriété de l'Institut pour l'histoire de l'aluminium. Objets mis en dépôt à la Cité de l’Automobile (musée national de l'Automobile) à Mulhouse.
Louis-Napoléon Panel, conservateur des monuments historiques (DRAC Grand Est) ; Rodolphe Rapetti, conservateur en chef du patrimoine (expert pour le patrimoine automobile)
Sous-dossier
Ensemble historique mobilier : 11 automobiles et 3 châssis roulants de la collection Jean-Albert Grégoire
PM68002063