Voiture automobile
EHM7
Automobile Grégoire R prototype
Grand Est ; Haut-Rhin (68) ; Mulhouse ; Musée national de l'Automobile
68224
Anciennement région de : Alsace
Mulhouse
Musée national de l'Automobile
Patrimoine automobile
Marque : Grégoire ; type : JAG ; carrosserie : berline R, 5 places (3 à l'avant et 2 à l'arrière) ; puissance fiscale : 11 CV ; moteur : quatre cylindres à plat Hotchkiss (2 l) ; cylindrée : 1998 cm3 ; alésage et course : 86 x 86 mm ; alimentation : carburateur simple corps inversé Solex ; distribution : arbre à cames central, tiges et culbuteurs ; puissance : 64 ch à 5000 tr/mn ; allumage : batterie et bobine ; transmission : roues avant motrices, joints Tracta, boîte de vitesses à 4 rapports ; suspension : quatre roues indépendantes, ressorts hélicoïdaux, flexibilité variable ; freins : tambours AV/tambours AR, commande hydraulique AV, mécanique arrière ; direction : à crémaillère ; structure : carcasse coulée en alliage léger ; vitesse maximale : 140 km/h. Prototype remarquable par sa conception (carcasse coulée), son aérodynamisme exceptionnel (Cx) et son confort (suspension Grégoire). On retrouve sur la Grégoire R : la carcasse coulée en alliage léger ; le moteur en porte-à-faux à l'avant, à 4 cylindres à plat ; la traction avant avec joints Tracta ; la suspension à 4 roues indépendantes et à flexibilité variable. Mais ici, c'est un moteur Hotchkiss de 2 litres de cylindrée. La voiture est imposante : 4,50 m de long, 5 places (3 à l'avant, 2 à l'arrière) pour une vitesse maximum de 140 km/h.
L = 450 ; la = 170 ; h = 152 ; pds = 1060
Grégoire Jean-Albert (propriétaire)
Prototype
2e quart 20e siècle
1947 ; 1948
Aussitôt le projet AFG lancé en production par Panhard, Grégoire décide d'appliquer les principes inaugurés par cette voiture sur un modèle de plus grosse cylindrée et visant le haut de gamme. Selon certaines sources, Grégoire aurait travaillé à ce projet sous l'impulsion d'Hotchkiss dès 1944. C'est en tout cas de cette époque que datent ses relations avec l'aérodynamicien Marcel Sédille. La vitesse qu'ambitionne d'atteindre ce modèle justifie que le concepteur se penche sur la question de l'aérodynamisme. Le coefficient de pénétration dans l'air de cette voiture est exceptionnel pour son époque. Laissons la parole à Grégoire : "Nous ne parlons pas des ailes aérodynamiques, des phares et lanternes aérodynamiques voire même des poignées aérodynamiques, qui sont autant de crimes techniques. On s'est emparé du terme aérodynamique dont l'aspect scientifique a enchanté le public et on a mis à la mode une sorte de forme étirée que certains dessinateurs adroits ont généralisée et qui est devenue la forme aérodynamique. On oubliait simplement que l'aérodynamique est une science exacte, qu'on mesure un coefficient de pénétration avec une précision qui, sans atteindre celle du poids ou d'une vitesse, est appréciable et qu'enfin il aurait fallu non des artistes mais des Michel-Ange pour dessiner ces nouvelles formes sans l'aide du laboratoire". En fonction de ces principes, Grégoire va comme toujours rechercher l'excellence. Il s'associe à Marcel Sédille, aérodynamicien très connu, directeur technique des établissements Auguste Rateau (par la suite intégrés à Alstom) et professeur à l'École centrale. Ils réalisent ensemble plusieurs essais à partir de maquettes en soufflerie, de façon à concilier dans la ligne du véhicule les exigences liées à ses impératifs techniques (volume correspondant aux 5 places, moteur en porte-à-faux à l'avant) et le souci d'offrir une résistance à l'air minimale. L'étalon choisi par Grégoire est une voiture de grande série, la Citroën Traction 11 CV. Cette voiture a un coefficient de traînée (Cx) de 0,54. La forme retenue par Grégoire a un Cx de 0,20, pour aboutir à un Cx effectif sur la voiture carrossée chez Hotchkiss de 0,38, alors que celui de la Citroën 11 CV était de 0,75. Le résultat est remarquable pour l'époque : rappelons que les voitures de série les plus aérodynamiques aujourd'hui présentent un Cx d'environ 0,25. Ce travail sur l'aérodynamisme autorise une consommation de carburant réduite (env. 8 litres aux 100 km à 80 km/h). Ce prototype est présenté au salon de 1947. Hotchkiss s'engage par contrat à la construction de cette voiture en juin 1949. Dans la foulée, Renault demande à Grégoire d'étudier une Frégate Renault-Grégoire dont il est construit un prototype, mais qui ne sera pas produite. Cette même année, la Compagnie électromécanique commande à Grégoire la SOCEMAGRÉGOIRE qui allie un moteur à turbine (turbopropulseur) à une carrosserie profilée au Cx époustouflant de 0,18. Elle est conçue pour atteindre 200 km/h. Le prototype dit Grégoire R de 1947 récapitule les principales inventions de son auteur que sont la traction avant à joint homocinétique, la carcasse coulée réalisée en partenariat avec l'Aluminium français, enfin un profil aérodynamique ménageant 3 places à l'avant et deux à l'arrière.
Propriété d'une association
Classé comme un ensemble historique mobilier
2020/07/07 : classé comme un ensemble historique mobilier
2016/08/30 : classé au titre objet, arrêté de classement n°061 suite à la CNMH du 01/04/2016. Suite à la CRPA du 20/09/2020 et à la CNPA du 03/10/2019, arrêté n°22 portant classement au titre des monuments historiques d’un ensemble historique mobilier. Propriété de l'Institut pour l'histoire de l'aluminium. Objets mis en dépôt à la Cité de l’Automobile (musée national de l'Automobile) à Mulhouse.
Louis-Napoléon Panel, conservateur des monuments historiques (DRAC Grand Est) ; Rodolphe Rapetti, conservateur en chef du patrimoine (expert pour le patrimoine automobile)
Sous-dossier
Ensemble historique mobilier : 11 automobiles et 3 châssis roulants de la collection Jean-Albert Grégoire
PM68002063