Sucrier
Sucrier avec couvercle
Île-de-France ; Essonne (91) ; Chamarande ; château ; direction des archives et patrimoine mobilier
91132
Dourdan
Château ; direction des archives et patrimoine mobilier
PA00087855
Dans la salle de lecture du château.
Lieu de déplacement : Île-de-France, 91, Evry, hôtel du département (assemblée départementale)
Céramique
Porcelaine tendre
Sucrier couvert de forme quadrilobée et chantournée attenant à son présentoir, à décor polychrome de bouquets de fleurs et de fruits sur branches ; filet bleu et or - assez rare - soulignant les bordures du sucrier, du couvercle et du présentoir.
Ornementation ; fruit ; légume ; rose
Couvercle orné de motifs peints de légumes (radis) et fruits (pommes, cerises, baies noirs) répartis systématiquement sur le couvercle et repris sur le pot et le présentoir. Frétel en forme de rose avec branche en relief.
H = 4 (sucrier) ; l = 23 ; la = 19 ; pds = 826 (plateau)
Marque
Marque en creux dans la pâte.
Mennecy Villeroy (atelier)
Lieu d'exécution : Île-de-France, 91, Mennecy, manufacture
18e siècle
1748 ; 1777
Objet daté entre 1748 et 1777. La porcelaine tendre se compose d'une pâte blanche recouverte d'une glaçure transparente, et tire son origine des recherches des faïenciers français pour imiter la porcelaine de Saxe et du Japon. Dès 1695, en l'absence de kaolin, les premières porcelaines tendres, composées d'éléments variés (marne calcaire blanche, fritte) furent créées à la manufacture de Saint-Cloud (faïencerie créée en 1666) et en assurèrent le prestige tout au long du XVIIIe siècle, avant qu'elles ne soient imitées à Chantilly (à partir de 1735), Vincennes (1745) où l'on s'ingénia à imiter les décors et peintures chinois et japonais, après avoir découvert le secret de la dorure sur porcelaine ; cette manufacture devenue manufacture royale en 1753 fut ensuite transférée à Sèvres en 1756. C'est la découverte du kaolin à Saint -Yrieix en 1768 qui sonna le glas de cette production, bien que Sèvres en ait poursuivi la fabrication jusqu'en 1804. L'histoire de la manufacture de Mennecy épouse totalement l'histoire de cette production particulière, qui atteint sa perfection entre 1740 et 1769 : François Barbin, céramiste au faubourg Saint-Antoine à Paris entre 1720 et 1729, se vit proposer par Louis François-Anne de Neufville, duc de Villeroy, pair de France, maréchal de camp, capitaine des gardes du corps du roi, un emplacement sur sa terre de Villeroy, où il s'installa à partir de 1735 ; la forêt de Fontainebleau toute proche fournissait le sable blanc entrant dans la composition de la pâte. En 1748, son entreprise se développe à Mennecy, même sous le nom de manufacture de Villeroy établie à Mennecy, signalée par les initiales D. V. pour manufacture De Villeroy [peinte en bleu ou rouge dans les premières années de production , puis tracée en creux dans la pâte à partir de 1748, accompagnée parfois également des initiales des peintres-décorateurs, exceptionnellement du nom de Villeroy en toutes lettres ; de nombreux objets ne portent aucune marque]. L'ornementation en est particulière et reconnaissable : vers 1750, les décors d'influence orientale font place à une interprétation plus originale et française, fortement marquée par la mode du motif floral : vaisselle souvent cannelée, décorée de jetés de fleurs dans des tons rose et mauve, où la rose domine, avec des touches de bleu, jaune et vert bleuté pour les feuillages ; le filet rose, mauve ou carmin (rarement bleu ou jaune) remplaçant le filet d'or réservé aux productions de Sèvres, et le bouton de fleur ou le fruit servant à la préhension des couvercles (frétel) sont autant de signes caractéristiques, visibles sur les productions les plus courantes de la manufacture telles que pots de crème, à pommade ou petits vases.Peu d'assiettes mais essentiellement des pièces décoratives figurines, manches de couteaux et de cuillers, gobelets, différentes sortes de pots : à lait, à jus, à eau, etc. Leur fabrication a lieu pendant toute la durée de l'existence de la manufacture et leur décoration suit l'évolution de la mode pendant quarante ans. A partir de 1766, l'entreprise passe aux mains des entrepreneurs de la manufacture de faïence japonnée de Sceaux, Joseph Julien, peintre et décorateur, et Charles-Symphorien Jacques, sculpteur et mouleur, profitant des nouvelles méthodes et surtout de nouveaux modèles ; en 1772, la fabrique s'installe à Bourg-la-Reine, et la marque évolue dans son intitulé : B. R. pour Bourg-la-Reine et D. V. pour Vielleroy. La fabrique de Mennecy est cependant abandonnée à la mort de l'un des associés, et la veuve Barbin tente sans succès de faire redémarrer l'entreprise qui ferme définitivement ses portes en 1777. Ces chassés-croisés d'hommes et d'inventions expliquent également la similitude de forme que l'on peut trouver entre la faïence de Sceaux et les porcelaines tendres de Mennecy et Bourg-la-Reine. Cette porcelaine illustre la forte production de porcelaine tendre qui caractérisal'industrie francilienne aux XVIIIe et XIXe siècles, avec ses manufa ctures de Sèvres, Chantilly, Vincennes, Saint-Cloud, Boissettes, Crépy-en-Valois, Creil, Montereau, Bourg-la-Reine, Etiolles, Rubelels ou Montigny-sur Loing, et demeure un produit recherché et collectionné à travers le monde entier, dont on retrouve des exemplaires dans les plus grands musées du monde.
Propriété du département
Inscrit au titre objet
2011/05/06 : inscrit au titre objet
Commission départementale des objets mobiliers : 31/03/2011.
Darblay, Aymé, Villeroy, Picart, 1901. ; Duchon, Nicole, La Manufacture de porcelaine de Mennecy Villeroy, Amattéis, 1988. ; Duchon, Nicole, La porcelaine de Mennecy Villeroy, revue trimestrielle d'histoire locale Mennecy et son histoire, n° 85-86, 2005. ; Figuier, Louis, Les Merveilles de l'industrie, Paris, Furne, Jouvet et Cie, vol. 1. ; Plinval de Guillebon, Régine de, Faïence et porcelaine de Paris, XVIIIe-XIXe siècle, Faton, 1995. ; Sceaux-Bourg-la-Reine, 150 ans de céramique. Des collections privées aux collections publiques, catalogue d'exposition, avril-juin 1986, Orangerie du château de Sceaux, 1986. ; Catalogue des porcelaines françaises, vol. 1, Musée du Louvre, département des objets d'art, Réunion des Musées Nationaux, Paris, 1992. ; Ravel d'Esclapon, Alix de, La Porcelaine d'Etiolles, Amatteis, 1996. ; Tilmans, Emile, Porcelaines de France, Editions des Deux Mondes, 1953.
Documentation de la conservation des antiquités et objets d'art de l'Essonne
Dossier individuel
91228