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Plateforme ouverte du patrimoine

La Flagellation du Christ ; La Flagelación de Cristo

Identification du bien culturel

N°Inventaire

D 46-1-1 ; RF 1942-10 (N°musée déposant)

Domaine

Dénomination

Titre

La Flagellation du Christ ; La Flagelación de Cristo

Précision auteur

BORRASSA : Gérone, 1360 ; Barcelone, 1425, vers ; nationalité : Hispanique, Catalane

Ecole-pays

Espagne

Période de création

Matériaux - techniques

Mesures

Largeur en m 0.84 ; Largeur en m 0.61

Précisions sujet représenté

Trois personnages composent le tableau : le Christ au centre, vêtu d'un simple pagne, les poignets liés à une colonne, à gauche et à droite ses tortionnaires tenant dans leurs mains un fouet. L'espace est traité de façon décorative : le plafond à caissons et le sol est recouvert de motifs entrelacés rappelant ceux des pavements mauresques. Utilisation de couleurs vives : rouge (tunique, collant et caissons) et ocre (les murs) tranchant avec le noir (tunique, bottes et coiffe)

Contexte historique

Historique

La Flagellation du Christ est un élément de retable illustrant la Passion du Christ. Deux autres scènes faisaient partie de cet ensemble : le baiser de Judas (Barcelone, collection Junyent) et le Christ devant Pilate (Raleigh, North Carolina Museum of Art). Lluis Borrassà originaire d'une famille de modestes artistes de Gérone fut le premier représentant en Catalogne du gothique international. Ce mouvement pictural a vu le jour à la fin du XIVe siècle et se poursuivit jusqu'au milieu du XVe siècle, il se traduit par un goût pour l'arabesque, l'élégance des formes et de brillantes couleurs. Ces oeuvres révèlent également une connaissance des enluminures franco-flamandes. En 1383 Borrassà se fixa à Barcelone et y organisa un atelier très actif qui lui permit de répondre aux nombreuses commandes reçues de différentes régions de Catalogne, nombre de ses élèves devinrent en fait ses imitateurs et reprirent ses procédés techniques, son goût pour les motifs décoratifs et les couleurs vives .Dans le panneau qui nous intéresse certains détails (précisions de l'architecture, statisme de la composition, modelé des visages) ne peuvent être attribués au maître lui-même mais plutôt à l'un de ses collaborateurs. Le thème de la flagellation apparaît dans les psautiers à partir du IXe siècle. Le Christ est dénudé ou vêtu d'une tunique. A partir du XIIe siècle, il porte un simple pagne comme c'est le cas dans ce panneau. Il a souvent les mains croisées et les bourreaux, au nombre de deux sont armés de fouets faits de lanières munies de noeuds, de boules de métal, ou de bâtons. Le Christ est attaché à une colonne haute et mince jusqu'au XVIe siècle, le modèle étant la colonne de l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem ; après le concile de Trente, les artistes ont adopté une colonne basse. Jusqu'au XIVe siècle, la scène comporte trois personnages : le Christ et les deux bourreaux puis les artistes rajouteront le personnage de Pilate, les spectateurs juifs, des personnalités de la cour... La composition de la Flagellation est purement statique, elle s'organise autour de la mince colonne à laquelle est attaché Jésus. La brutalité des bourreaux est suggérée par leur faciès accusé et par l'opposition des couleurs vives, rouge et bleu, sur les vêtements et le décor architectural. On remarque cependant outre ces couleurs très vives, l'organisation particulière de l'espace et la volonté du peintre de représenter la troisième dimension. Une grande partie du travail de Lluis Borrassà est axée sur la représentation de l'espace et sa recherche de la perspective, pour cela il joue avec l'ombre, la lumière et les lignes de fuite des murs latéraux. L'intérieur du prétoire est indiqué, selon une conception empirique de l'espace avec le sol relevé sur le plan du tableau en insistant sur les tracés en perspective du plafond à caissons et des murs. Le peintre ici a préféré utiliser le sol comme un élément décoratif, à la verticale, en le couvrant de motifs entrelacés rappelant ceux des pavements mauresques, sans se soucier d'une représentation fidèle de la réalité. Au XIVe siècle la technique du glacis et l'utilisation de pigments très dilués n'existent pas encore et les artistes ont beaucoup de difficulté pour rendre le modelé des corps. Ici l'artiste utilise une tonalité grisée sur le corps du Christ pour structurer la composition et faire apparaître les nuances de volumes. C.B.

Lieu de création/utilisation

Espagne (lieu de création)

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de l'Etat, mode d'acquisition non renseigné, musée du Louvre

Date acquisition

1946 entrée matérielle

Lieu de dépot

dépôt, Castres, musée Goya

Date de dépôt

1946

Informations complémentaires

Exposition

Trésors de la Peinture Espagnole. Eglises et Musées de France, Musée du Louvre et Musée des Arts Décoratifs, Paris, janvier-avril 1963. (p.55, n°15)

Bibliographie

Inventaire général des collections du musée Goya, Tome I, Peintures hispaniques - sous la directions de Jean-Louis Augé, Conservateur en Chef des musées de Castres (N°3, p.20) Ressort Cl., Augé J.L., Peintures et sculptures espagnoles des XIVème et XVème siècles, série 'Regard sur...', 3, Castres, Musée Goya, 2000, p. 2. (p.1, 2) AUGE, J.L., Le Musée Goya..., op. cit., 1997 (p.18, 19) Ruiz i Qesada (F.), 3la darrera produccio del taller de Lluis Borassá : un via per a l'approximacioa dos artistes : LLuc Borassá i Pere Sarreal, lambard' ; estudis d'art medeval. (P. 53-96) AUGE J.L., catalogue du musée Goya, Castres, 1989. (p.19 et 40) POST, CH. R., Cambridge (Massachussets, E.E.U.U.), Université d'Harvard, 1930-1966, 14 vols, VI, 1935. (T XII, 1958, p. 562) POST, CH. R., Cambridge (Massachussets, E.E.U.U.), Université d'Harvard, 1930-1966, 14 vols, VI, 1935. (T X, 1950, p. 302)

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