Ensemble castral
Ensemble castral
Nouvelle-Aquitaine ; Dordogne (24) ; Bourdeilles
Val de Dronne
Brantôme
1843 ; 1978
En village
Enceinte ; ouvrage d'entrée ; parc
12e siècle ; 13e siècle ; 14e siècle ; 15e siècle ; 16e siècle ; 17e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle
Maulmont Géraud de (commanditaire) ; Montbron Jacquette de (commanditaire)
Bourdeilles était le siège de l'une des quatre baronnies du Périgord et le chef-lieu d'une châtellenie dont dépendaient 14 paroisses. Au cours du 13e siècle, la gestion de la seigneurie évolue en coseigneurie, les droits châtelains étant partagés entre deux branches des Bourdeille. A partir de 1273, l'abbaye de Brantôme revendique la suzeraineté sur la seigneurie de Bourdeilles, et c'est en 1280 que le château devient la possession de l'abbé Bernard de Maulmont. Il favorise alors son frère Géraud, chanoine de Limoges, conseiller du roi de France et rival des Bourdeille, en lui donnant en fief la châtellenie de Bourdeilles en 1283. Imposé comme coseigneur, c'est ce même Géraud de Maulmont qui fait construire le château fort dit "château neuf", à proximité du "château vieil" ruiné au milieu du 13e siècle lors des querelles entre les Bourdeille. La châtellenie est occupée par les Maulmont jusqu'en 1307, année où le roi, Philippe le Bel, en devient propriétaire. En 1341, le comte de Périgord succède au roi comme suzerain de Bourdeilles. Installé dans le "château neuf", il voisine avec le baron, toujours en possession du "château vieil". Cette période comtale est marquée par la guerre de Cent Ans. Entre 1360 et 1370, les Anglais s'emparent de la forteresse. Après un bref retour entre les mains des comtes de Périgord grâce à Du Guesclin, le château est repris par le roi de France à la fin du 14e siècle. Il fait appel à Arnaud de Bourdeille pour garder le château et lutter contre les Anglais. Par le biais d'échanges et de ventes, c'est en 1481 qu'Alain d'Albret, comte de Périgord, vend le château à François de Bourdeille, qui représente alors la famille des anciens possesseurs, et ce, deux siècles plus tard. C'est son fils André, frère de Pierre de Bourdeille dit Brantôme, et son épouse Jacquette de Montbron, qui font la renommée du site durant la deuxième moitié du 16e siècle. Le château baronnial des Bourdeille est alors construit face au château comtal, approximativement à l'emplacement du premier château. Les Bourdeille sont restés sur le site jusqu'en 1699. Après avoir été la propriété des Chapelle de Jumilhac, des Bertin et des Bourdeille-Mathas en 1742, le château fort est donné au département en 1962.
Le castrum qui englobe les deux châteaux existants épouse la forme de l'éperon rocheux dominant la Dronne. Au nord et à l'ouest, la falaise constitue une défense naturelle importante ; au sud du périmètre castral, c'est une courtine du troisième quart du 16e siècle couronnée d'un chemin de ronde qui protège le site. A l'est, l'escarpement rocheux formait une douve sèche qu'enjambait le pont-levis. Les sources manuscrites des 14e et 15e siècles mentionnent deux portes, la première au nord-ouest (poterne actuelle) , la seconde au sud-est (châtelet) , qui étaient reliées par un chemin séparant les deux parties du castrum. Cet ensemble castral a vu se succéder trois châteaux : le château disparu de la baronnie ou "château vieil", le château des comtes ou "château neuf" et le château Renaissance. Les sources indiquent que l'ancien château baronnial comportait une tour-maîtresse érigée sur une motte. Cet édifice était situé face au château fort érigé par Géraud de Maulmont à la fin du 13e siècle, qualifié alors de "château neuf". Ces deux châteaux coexistaient encore en 1400, bien que le château baronnial fut déjà en ruines. Il fut entièrement détruit à la fin du 16e siècle, lors de la construction du château de Jacquette de Montbron. Ce dernier, qui occupe approximativement l'emplacement du château baronnial, est édifié sur la terrasse la plus élevée du site et fait face au château médiéval. A l'est de la plate-forme, dominant le fossé, les vestiges d'un logis devaient vraisemblablement jouxter le "petit château", disparu mais encore attesté au 18e siècle. La forteresse médiévale est englobée par trois enceintes. L'accès au site se fait au sud-est par un châtelet contrôlé par une échauguette. Il comportait un pont-levis à flèches entre ses deux tours circulaires. La première enceinte est une sorte de sas fermé à l'ouest par un mur surmonté d'un chemin de ronde du 16e siècle et percé d'une porte cintrée. La deuxième enceinte, ouvrant sur le château Renaissance au nord, est délimité au sud par les communs appuyés contre le rempart. Le château comtal est situé dans la troisième enceinte. Ses murs, englobant une cour, sont percés de logettes de guetteurs sur trois de ses côtés.
2000
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel ; (c) Conseil général de la Dordogne
2005
Becker Line
Dossier avec sous-dossier
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