Groupe sculpté
Groupe sculpté : la Déploration du Christ
Hauts-de-France ; Oise (60) ; Saint-Martin-aux-Bois ; église Saint-Martin
60585
Anciennement région de : Picardie
Estrées-Saint-Denis
Église Saint-Martin
PA00114868 ; IA60001566
Dans la sacristie de l'église.
Sculpture
Calcaire : taillé ; décor dans la masse
Pierre calcaire, taillée et sculptée, décor dans la masse. Taillé dans une pierre calcaire, le groupe de sculptures, formé de trois blocs principaux posés sur une terrasse de plusieurs blocs assemblés, ne représente pas une Mise au tombeau mais une Déploration ou une Lamentation sur le Christ mort. Certaines photographies soulèvent la question de l'existence d'un badigeon ou d'une polychromie qui devra être étudiée.
Déploration
Déploration du Christ mort, à laquelle participent la Vierge, saint Jean et Marie-Madeleine. Saint Jean soutient par les épaules le Christ descendu de la croix tandis que la Vierge se recueille, les mains jointes, et que sainte Marie-Madeleine, agenouillée à ses côtés, lui touche le bras. Il faut laisser parler l'oeuvre qui se caractérise par une dualité d'expression des personnages entre intensité et retenue des sentiments et une forte individualisation de l'apparence vestimentaire qui forment contraste. S'opposent ainsi la sobriété extrême de la Vierge et le costume somptueux aux multiples détails de Marie-Madeleine. Outre la virtuosité de l'exécution, sensible dans les drapés notamment, l'ensemble de la composition, qui invite à la contemplation, à la méditation, donne une oeuvre d'une grande élévation spirituelle.
H = 160 ; la = 240 ; pr = 60
Manque
Assemblages disjoints, quelques manques (extrémités) ; vestiges de polychromie ?
Baudreuil Guy de (commanditaire)
1er quart 16e siècle
L'église de Saint-Martin-aux-Bois est l'église de l'ancienne abbaye des chanoines réguliers de saint Augustin, fondée à la fin du XIe siècle sur le plateau picard, à l'extrême nord du département de l'Oise, près de la Somme. De l'église, construite entre 1245 et 1260, ne subsiste que le choeur, à moins qu'elle soit restée inachevée, aucun indice ne permettant de trancher entre ces deux hypothèses. Cette construction très élancée est éclairée par de hautes verrières, majoritairement du XIIIe siècle. Le mot d'Henri IV à son propos (c'est la plus belle lanterne de mon royaume) prouve l'admiration durable qu'a suscité l'abbatiale. Parmi les chefs-d'oeuvre qu'abrite cette église paroissiale d'une commune de 150 et 200 habitants figurent les stalles qui forment un ensemble très bien documenté, et les verrières qui ont occulté d'autres oeuvres présentes dans cette église. Elle renferme des oeuvres majeures qui ne manquent pas de surprendre. L'église du XIIIe siècle est pourvue d'un appendice, construit au XVIe siècle pour un usage d'oratoire ou de sacraire, qui sert actuellement de sacristie. Cet ajout date de l'abbatiat de Guy de Baudreuil, commanditaire fort actif de l'abbaye entre 1492 et 1531. La porte donnant accès à cette pièce précieuse présente des lignes encore gothiques, mêlées à un vocabulaire Renaissance déjà développé. Coiffée d'un voûtement flamboyant, cette salle a été aménagée en sacristie lorsque les successeurs des chanoines réguliers, les Génovéfains, autre branche des Augustiniens, installés à l'abbaye à partir du milieu du XVIIe siècle, ont développé l'usage paroissial de l'église. Parmi un beau mobilier du XVIIe siècle se distingue au fond de la sacristie un groupe sculpté contemporain de la construction de cet oratoire-sacristie au début du XVIe siècle, puisque présumé commandé par l'abbé Guy de Baudreuil. Sa grande qualité plastique en fait un sommet de la sculpture du début du XVIe siècle. Les archives faisant défaut, l'oeuvre est mal documentée. Guy de Baudreuil, qui a la réputation d'un lettré, en est le commanditaire présumé.
Propriété de la commune
Classé au titre objet
2017/02/23 : classé au titre objet
Arrêté de classement n° 014. Commission nationale des monuments historiques 27/06/2016. Commission départementale des objets mobiliers 16/02/2015. Inscrit au titre objet le 26/02/2015.
Anita Oger-Leurent (conservatrice des monuments historiques)
Dossier individuel