Maison
Maison de la corporation des bateliers de Condé
Presbytère
Maison de la corporation des bateliers de Condé, actuellement presbytère
Hauts-de-France ; Nord (59) ; Condé-sur-l'Escaut ; 13 place Saint-Wasnon
Communauté d'agglomération Valenciennes Métropole
Marly
Condé-sur-l'Escaut centre
Saint-Wasnon (place) 13
1826 D1 342 ; 1875D2 344 à 349 ; 2010 AR 377
En ville
1ère moitié 17e siècle
Cette grande maison est datable, par analyse stylistique, de la première moitié du XVIIe siècle. On ne peut exclure un ensemble originellement commun avec la maison sise 18, rue Dervaux.¶¶Sur le Plan des rues qui composent la ville de Condé [...], daté de 1754 (AC Condé-sur-l'Escaut), la maison est identifiée comme étant la "Maison des Batteliers" (sic). Dans ces mêmes années, une pièce au nord-est de l'étage est spécifiquement aménagée pour l'usage de la corporation. Au XIXe siècle, la distribution de l'édifice semble reprise à l'exclusion de cette salle communément appelée "salle des bateliers". Le décor du petit bureau atteste les années 1840-60. La charpente est renouvelée (au XXe siècle ?). Des éléments originaux subsistent cependant : ainsi l'escalier jusqu'au premier étage, les poutres moulurées du plafond de la cuisine, de la pièce située derrière celle-ci et de la chambre sud-ouest. Une aile basse, en retour vers la place Saint-Wasnon, est élevée dans les années 1930. De la même campagne datent probablement les percements et l'enduit de la façade principale de la maison. La survivance de la corporation des bateliers est assurée jusque dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Le 26 octobre 1872, par acte passé devant maître Mention, notaire à Condé, M. Edmond Louis Abrassart acquiert la "grande maison et les dépendances comprenant alors deux habitations, de M. Émile Ferne et autres représentants de l'ancienne corporation des Bateliers de Condé". Au décès de M. Abrassart, le 9 juin 1911, l'usufruit de la maison revient à mademoiselle Florence Lefebvre qui décède le 3 juin 1925. Le 4 août 1926, M. Jean-Marie Tilmont se rend alors acquéreur du bâtiment par adjudication judiciaire au profit des neveux et héritiers de M. Abrassart. Par acte passé devant maître Denoyelle, notaire à Condé, le 12 septembre 1927, Jean-Marie Tilmont fait "attribution" de la "pleine propriété" à l'association diocésaine de Cambrai de ce bâtiment "à usage de presbytère" : l'article 4 de l'acte précise que la propriété attribuée à l'association diocésaine se fait à "charge de maintenir à perpétuité aux immeubles attribués une affectation cultuelle, à peine de résolution des présentes". Suivant l'article 6, le cédant "se réserve expressément pour lui-même et pour ses ayants-droit la faculté de faire prononcer la résolution du présent acte d'attribution pour le cas où l'association diocésaine n'exécuterait pas l'obligation par elle assumée ci-dessus de maintenir aux immeubles attribués une affectation cultuelle" (Archives Diocèse de Cambrai). Des "travaux" d'appropriation ont lieu en 1927. L'édifice est bénit le 1er novembre 1928 et est depuis lors à usage de presbytère.
Brique ; enduit d'imitation ; enduit partiel
Tuile flamande mécanique
Sous-sol ; 1 étage carré ; étage de comble
Voûte en berceau
Toit à longs pans ; pignon découvert
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, suspendu, en charpente
L'ensemble de la maison est bâti en brique à l'exception d'un solin taluté en pierre, en façade avant. Un enduit imitant la pierre de taille recouvre l'ensemble de celle-ci. La façade arrière est terminée par une corniche de briques disposées en dents de scie. L'élévation comprend une cave partielle, un rez-de-chaussée, un étage carré, un étage de comble couvert par une toiture à longs pans en tuiles mécaniques flamandes, flanquée de pignons découverts à redents. La charpente est constituée de pièces sciées mécaniquement et assemblées par chevilles. Des fers d'ancrage raidissent l'ensemble de la maçonnerie. Distribution intérieure actuelle : La cave (visitée avec Jean-Denis Clabaut) est accessible depuis l'arrière-cuisine. L'escalier débouche sur une première petite cave en briques. Puis le cheminement recoupe l'entrée principale de la cave ancienne qui s'ouvrait depuis l'extérieur dans l'axe de la maison : là descend un escalier en pierre calcaire (repris au ciment), couvert par une voûte en berceau rampant terminé par un arc soigneusement appareillé. Cet escalier donne accès à une cave entièrement bâtie en pierre calcaire (enduite), voûtée en berceau. Une voûte à lunettes en berceau brisé, côté nord-est, ouvre vers ce qui pouvait être un puits hors-œuvre. Une autre cave aux murs en maçonnerie hétérogène fait suite. Actuellement, une voûte en berceau de briques la couvre. Il pourrait s'agir d'un cave plus ancienne, peut-être autrefois planchéiée, et accessible par une trappe. Ces deux caves sont dallées de pierres calcaires bleues. Le rez-de-chaussée est desservi par un couloir central, dans l'axe duquel prend naissance l'escalier, ouvrant à gauche vers un petit bureau (sud-ouest) puis une grande salle (nord-ouest) ; à droite, la cuisine (sud-est) puis une pièce au nord-est. À l'étage, quatre pièces (et une salle de bain) ouvrent sur le palier, dont la salle dite des bateliers (nord-est). L'étage de comble comprend une partie grenier et deux chambres de bonne sur l'arrière. L'escalier tournant à retour sans jour, suspendu, à balustres, est, en ce qui concerne sa partie entre le rez-de-chaussée (datable du XVIIe siècle), en chêne, puis en sapin dans son tronçon vers le comble (XIXe siècle). Les pièces sont équipées de cheminées dont les manteaux appartiennent aux deux dernières phases d'aménagement de la maison (XVIIIe et XIXe siècles).
Décor stuqué ; menuiserie (étudié dans la base Palissy) ; sculpture (étudié dans la base Palissy) ; peinture (étudié dans la base Palissy)
Candélabre ; mascaron ; pilastre
Dans le petit bureau (pièce en rez-de-chaussée, au sud-ouest) : décor du trumeau de cheminée : de part et d'autre des pilastes flanquant l'emplacement (vide) d'une glace, des ornements en stuc représentant des candélabres de style éclectique, au centre desquels se trouvent, côté gauche, un masque de femme casquée, à droite, un masque de Gaulois casqué et moustachu.
Pignon à redents ; reliefs de briques
inscrit MH partiellement
Les façades et toitures, ainsi que l'ensemble du décor de la salle de la corporation des bateliers (premier étage) (cad. AR 377) : inscription par arrêté du 2 octobre 2007
IM59001952 ; IM59001949 ; IM59001958 ; IM59001955 ; IM59001953 ; IM59002128 ; IM59001948 ; IM59001954 ; IM59001957
À signaler
L'ancienneté de l'édifice (très peu de bâtiments du 17e siècle sont conservés à Condé), son usage par la corporation des bateliers qui a tenu une place essentielle dans l'histoire économique de la ville, la marque du duc de Croy dans l'aménagement de la salle qui était réservée à cette corporation, font de cette maison un élément essentiel pour l'histoire locale.¶¶¶L'ensemble de toiles peintes de la salle des bateliers est inscrit MH au titre objet.
Propriété d'une association diocésaine
2004
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
2004
Oger-Leurent Anita
Dossier individuel
Conseil régional Hauts-de-France – service de l’Inventaire du patrimoine culturel 151 Bd Hoover 59555 Lille Cedex