Ensemble de 6 peintures monumentales : Scènes de la vie de saint Benoît de Nursie
Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Saint-Michel ; abbaye de bénédictins Saint-Michel (non étudiée)
02684
Anciennement région de : Picardie
Hirson
Abbaye de bénédictins Saint-Michel (non étudiée)
En ville
Dans le cloître, sur l'élévation nord attenante à l'église conventuelle
Saint Benoît de Nursie
1er quart 17e siècle (?)
Cet ensemble de peintures monumentales consacrées à la vie de saint Benoît a été mis au jour fortuitement en 1997, à l'occasion de travaux de dégagement entrepris dans le cloître par de jeunes bénévoles néerlandais. Les interrogations liées à la présence de telles fresques, dont l'existence et l'emplacement étaient alors ignorés, les questions relatives à l'identité de leur auteur et surtout à la chronologie de la réalisation d'un tel cycle ont commencé à trouver certains éléments de réponse par l'identification des sources figurées. Les scènes du cloître de Saint-Michel-en-Thiérache dérivent de gravures du Munichois Heinrich Stäcker d'après les Dialogues de saint Grégoire. Ces gravures illustrent un ouvrage dédié à Jean-Josse Singinsen (1557-1644), connu comme abbé de Muri, de 1596 à sa mort. Cet ouvrage a été publié entre 1596 et 1644. Les gravures de Stäcker dérivent elles-mêmes d'une autre source figurée, une série de 50 gravures d'après des dessins du Romain Bernado Passari, mort dans cette même ville vers 1590. Deux autres séries de gravures sont exécutés d'après ces dessins, l'une en 1578 par Aliprando Caprioli à Rome, la deuxième par le graveur champenois actif à Rome Philippe Thomassin pour l'ouvrage de l'abbé du Mont-Cassin, Angelus Sangrinus, consacré à une Vie de saint Benoît. Publié en 1587 à Rome, c'est ce dernier ouvrage qui a directement inspiré Heinrich Stäcker. Stäcker a cependant souvent effectué un travail de recomposition de ces gravures, rassemblant plusieurs épisodes de la vie de saint Benoît sur une même gravure et divisant chaque gravure en deux par un élément architectural. C'est cet élément caractéristique que l'on retrouve également sur les peintures de Saint-Michel. La datation des sources figurées, publiées entre la fin du 16e siècle et 1644 sont également à replacer dans le cadre des travaux entrepris à l'abbaye à la fin du 16e siècle et au cours de la 1ère moitié du 17e siècle. Ces peintures monumentales ont été en effet dissimulées sous un mur, mur probablement élevé lors de ces travaux. Deux campagnes majeures de construction se succèdent à Saint-Michel, celle de l'abbé Jean-Baptiste Mornat qui entreprend à partir de 1598 de réparer le cloître et les lieux réguliers, reconstruit la nef de l'église et fait édifier la façade occidentale, campagne de travaux qui s'achève peu avant sa mort, intervenue en 1632. La deuxième campagne a lieu après l'incendie de 1715. L'absence de suie sur les peintures atteste que celles-ci étaient probablement déjà recouvertes lors de celui-ci. La reconstruction du cloître ayant été effectuée par Mornat, les peintures semblent avoir été exécutées peu de temps après sa prise de fonction à Saint-Michel, en 1598. Ces faisceaux d'hypothèses permettent d'avancer que ce cycle a été réalisé au cours du 1er quart du 17e siècle, parallèlement à la diffusion des gravures de Stäcker. Le style souvent maladroit des compositions, les défauts de perspectives et les erreurs d'interprétation d'après les gravures indiquent que l'auteur présumé de ces oeuvres était sans doute un exécutant local, peut-être même un moine de l'abbaye, suivant la tradition des abbayes d'orner leur cloître ou bâtiment de la vie de saints et en particulier de leurs fondateurs. Il semble avoir eu un seul artiste, comme en témoignent les éléments suivants : palette de coloris restreinte, pigments communs, mise en oeuvre des techniques et matériaux rudimentaires, et enfin et surtout même facture stylistique maladroite, en particulier la raideur des personnages et des attitudes, le traitement rudimentaire de la perspective. Ces épisodes de la vie de saint Benoît de Nursie sont tirés de la Légende dorée, et ces 6 compositions appartenaient vraisemblablement à un ensemble plus important comportant l'ensemble des scènes de la vie de saint Benoît, en témoignent les numéros portés en bas des scènes. Ces numéros, de 7 à 12, reprennent les numéros des gravures et des chapitres d e l'ouvrage de Stäcker. Le sens des lecture des panneaux s'organise du n° 7 à 12, du nord vers le sud dans le déambulatoire du cloître. Les sondages sur les autres élévations du cloître n'ont pas permis, en 1999, de retrouver ces autres compositions qui semblent avoir été détruites par les travaux de reconstruction des 17e et 18e siècles. Les peintures ont été restaurées par Elisabeth Evangelisti.
Propriété de la commune
1951/06/05 : classé au titre immeuble
Intitulé de l'arrêté de protection : cloître ainsi que les façades et toitures des bâtiments entourant la cour intérieure.
À signaler
Dossier avec sous-dossier
Peinture monumentale (6)
IM02002639 ; IM02002640 ; IM02002641 ; IM02002642 ; IM02002643 ; IM02002644
1999
2001
Conseil régional Hauts-de-France - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel 21 mail Albert-Ier 80000 Amiens