Voie ferrée
Section Saint-Claude - La Cluse
Section Saint-Claude - La Cluse de la voie ferrée Andelot - La Cluse
Bourgogne-Franche-Comté ; Auvergne-Rhône-Alpes ; Jura (39) ; Ain (01)
Anciennement région de : Franche-Comté ; Rhône-Alpes
La voie ferrée Andelot - La Cluse
Maison ; halte de voyageurs ; abri ; tunnel ; pont ; aqueduc ; passage à niveau ; mur de soutènement
La voie ferrée Andelot - La Cluse
IA00141263
4e quart 19e siècle
1885 ; 1889
Daté par source ; daté par travaux historiques
Attribution par source ; attribution par travaux historiques
L'idée d'une jonction entre Montréal-La Cluse (Ain) et Morez (Jura) , via Oyonnax et Saint-Claude, se concrétise par un projet de l'ingénieur Jacqueline en 1863 puis de Maurice Picard en 1872. Envisagée jusqu'à Champagnole, la ligne est intégrée sous le n° 119 dans le plan Freycinet, entériné par la loi du 17 juillet 1879. Les ingénieurs des Ponts et Chaussées Toussaint et Emile Monnet rendent en 1879 chacun un rapport, approuvé par l'ingénieur en chef Picquenot, le premier pour le tronçon jurassien Saint-Claude - Dortan (23 335 m, 7 000 000 F) et le second pour Dortan - La Cluse (19 218 m, 4 634 369 F). Déclarée d'utilité publique par la loi du 19 juillet 1880, la ligne est concédée à la compagnie du PLM (Paris - Lyon - Méditerranée) par celle du 20 novembre 1883. Le tracé, adopté le 12 août 1880, est divisé en deux tronçons : La Cluse - Oyonnax et Oyonnax - Saint-Claude. Une convention ultérieure entre l'Etat et le PLM stipule que l'Etat doit achever le premier tronçon (déjà entamé) mais qu'il ne réalisera que la plate-forme et les bâtiments du second. Le projet de ce premier tronçon (La Cluse - Oyonnax) est approuvé les 7 août 1880 et 11 avril 1881. Les travaux sont bien avancés en juin 1884 : les terrassements et les ouvrages d'art sont terminés (terrassements et maçonneries adjugés le 1er juin 1881 à Claude Bergeron et Emile puis Jean-Pierre Crépel, fourniture des tabliers métalliques des ponts le 2 septembre 1882 à Antoine Buisset, d'Auxonne) , la voie est posée et la construction des bâtiments en cours (16 maisons de garde-barrière, 2 gares et 2 haltes, adjugées le 28 mars 1883 à Bergeron et Crépel). Ouvert à l'exploitation le 16 mai 1885, ce tronçon s'embranche à La Cluse sur la ligne Bourg-en-Bresse - Bellegarde et, par elle, sur celle de Lyon à Genève. Le second tronçon est divisé en trois lots : Saint-Claude - Molinges (11 700 m, 2 700 000 F, adjugé le 9 juin 1881 à Constantin Gaya) , Molinges - Dortan (11 678 m, adjugé le 15 juin 1882 à Eloi Jourdan) et Dortan - Oyonnax (6217 m, adjugé le 22 mars 1882 à Louis Grand puis après, sa défection, à l'entreprise des frères Jean-Eugène et Auguste-Adolphe Jousse, le 3 janvier 1883). Le 3 avril 1884, la construction des 15 maisons de garde-barrière est adjugée à l'entrepreneur dijonnais Auguste Truchetet. Jourdan, déclaré en faillite, est remplacé le 1er décembre 1884 par Joseph Bozzonetti. Un rapport de mars 1886 du successeur de Picquenot, Moron, signale que les 1er et 3e lots en sont aux travaux de parachèvement, le 2e devant être achevé courant 1887 ; les maisons du 3e lot ont été reçues provisoirement, celles des autres lots sont en cours d'édification. La construction de la gare de Saint-Claude et des stations de Lavans-lès-Saint-Claude, Molinges, Jeurre-Vaux et Lavancia-Dortan (approuvée le 29 mai 1886) est adjugée le 4 novembre aux entrepreneurs de l'Ain Désiré Simonnet, demeurant à Peyrieu, et Louis Mignot, de Belley. Le tronçon est réceptionné le 25 juin 1889, l'ouverture à l'exploitation intervient le 10 juillet et l'inauguration le 21. Diverses haltes de voyageurs sont ajoutées dans un second temps : à Montréal en 1888, Vaux-lès-Saint-Claude en 1891-1892 (transformée en station en 1927) , Chassal en 1894. A Saint-Claude, en 1928, la municipalité envisage de créer au Plan d'Acier une seconde gare, destinée à desservir la cité jardin qu'elle y prévoit, mais le projet demeure sans suite. Dans les années 1970, les passages à niveau sont modernisés avec installation de barrières automatiques et remplacement des signaux mécaniques par des signaux lumineux (sauf entre Oyonnax et La Cluse). Si la décennie suivante voit l'interruption du trafic de marchandises entre Champagnole et Oyonnax, le développement de cette dernière ville nécessite au cours des années 1990 une rénovation de la voie jusqu'à Bourg-en-Bresse. Les dernières décennies du 20e siècle voient aussi nombre de désaffectations d'ouvrages, parfois accompagnée de vente ou démoliti on : 15 passages à niveau supprimés, 22 maisons de garde-barrière détruites, 2 gares démolies et 6 vendues. Après la fermeture de la section La Cluse Bellegarde en 1990, la gare de La Cluse est désaffectée le 1er juin 1996 et un raccordement direct (" shunt " de Brion) entre les lignes de Saint-Claude et Bourg-en-Bresse construit pour éviter le rebroussement des autorails (avec ouverture d'une halte Brion - Montréal-La Cluse). Le tronçon Bourg - La Cluse ferme lui aussi le 1er septembre 2005 (entraînant la fermeture de la ligne jusqu'à Oyonnax) pour permettre la réhabilitation, l'électrification et la mise au gabarit TGV de l'ensemble du parcours Bourg - Bellegarde (" ligne du Haut Bugey "). Déclarés d'utilité publique le 2 février 2005, ces travaux ont pour but, en raccourcissant de 47 km le trajet Paris - Genève, de gagner 20 minutes et de placer ces villes à 3 h l'une de l'autre. La réouverture des lignes est prévue pour la fin 2009.
La section Saint-Claude - La Cluse a une longueur de 43 185 m, entre l'axe du bâtiment des voyageurs de la gare de Saint-Claude, au point kilométrique (PK) 073.165, et celui de la gare de La Cluse (au PK 116.350). Cette ligne à voie unique totalise 20 012 m dans le département du Jura et 23 173 m dans celui de l'Ain : la limite passe entre les communes de Lavancia-Epercy (Jura) et Dortan (Ain) , au PK 096.338. Son profil est en pente (descendante) de Saint-Claude à Jeurre (111 m de dénivelé sur 16, 5 km) , se poursuit en rampe (déclivité montante) jusqu'à Oyonnax dans l'Ain (211 m pour 14 km) puis redescend doucement jusqu'à La Cluse (61 m pour 12, 5 km). La déclivité maximale, de 25 mm / m, se situe à la limite des départements et les rayons de courbure varient de 270 à 1500 m. La construction en fond de vallée n'a pas nécessité d'ouvrage grandiose mais leur nombre demeure élevé, du fait de la multiplicité des cours d'eau à franchir : ainsi, sans compter les aqueducs, subsistent 38 ponts (dont le pont métallique de Molinges, mesurant 59 m) , 4 tunnels (le plus grand est celui d'Arbent 1, long de 130 m) , 36 passages à niveau (il y en eut 50) , 6 maisons de garde-barrière (sur un maximum de 28) , 10 gares (sur 12) et une halte de voyageurs.
IM01000942 ; IM39002219
Propriété d'un établissement public de l'Etat,propriété privée
2004
© Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2006
Poupard Laurent
Sous-dossier avec sous-dossier