Cathédrale
Saint-Etienne
Cathédrale Saint-Etienne
Occitanie ; Haute-Garonne (31) ; Toulouse ; Saint-Etienne (place)
Toulouse centre
Saint-Etienne (quartier)
Saint-Etienne (place)
2011 310815AC0004
En ville
Chapelle ; logement ; cour
13e siècle ; 14e siècle ; 15e siècle ; 16e siècle ; 17e siècle
18e siècle ; 19e siècle ; 20e siècle
1775 ; 1911
Porte la date ; daté par travaux historiques
Attribution par source ; attribution par travaux historiques
La cathédrale Saint-Etienne résulte de plusieurs campagnes de construction qui s'étendent du 11e au 20e siècle. Un premier édifice roman est édifié à l'initiative de l'évêque Isarn, qui entreprend de réformer le chapitre de son église à partir de 1073. On estime qu'il mesurait 20 mètres de large sur 85 mètres de long. Des vestiges de ce bâtiment sont conservés au niveau du mur sud du choeur et des murs nord et sud de la nef actuelle. Au début du 13e siècle la cathédrale est rebâtie sur les fondations de l'ancienne : elle est large de 19 mètres et haute de 20 mètres. Seule la nef est conservée. Elle est considérée comme le premier exemple du gothique méridional, qui trouvera son développement notamment dans l'église des Jacobins. Un demi-siècle plus tard, l'évêque Bertrand de l'Isle Jourdain accède au trône épiscopal. Il projette de faire élever une cathédrale nouvelle qui rivaliserait avec les grands édifices gothiques du nord de la France. Le plan de l'édifice conçu est très proche de la cathédrale de Narbonne, commencée peu avant avec des objectifs similaires. En 1272, la construction du chevet est commencée. Les travaux s'arrêtent à la hauteur du triforium du choeur. Il faut attendre le 15e siècle pour que de nouveaux embellissements soient entrepris. L'archevêque Pierre du Moulin fait remanier le portail de la façade occidentale, sous la rose. Au milieu du 15e siècle, Bernard de Rousergue raccorde le choeur à la nef et fait construire deux nouvelles chapelles. En 1518, la grande sacristie est édifiée au nord-est du choeur par le maître d'oeuvre Jean Clari. Au début du 16e siècle, le cardinal Jean d'Orléans fait élever un pilier monumental probablement en vue de la construction d'un transept, qui ne sera finalement pas construit. Une chapelle du choeur ainsi que le clocher datent également de son épiscopat. En 1609, un incendie détruit la toiture du choeur de la cathédrale, qui n'était encore qu'une charpente provisoire, et une partie du mobilier. Des travaux de réfections sont entrepris sous la direction de l'architecte Pierre Levesville, qui fait élever à la hâte les voûtes d'ogives et leurs arcs-boutants. Plusieurs projets de reconstruction visant à harmoniser le choeur et la nef se succèdent jusqu'au 20e siècle. C'est finalement celui de l'architecte en chef des Monuments Historiques, Saint-Anne de Louzier, qui sera adopté en 1911. Les travaux prévoient de doubler la nef par la construction d'un bas-côté et de construire un portail monumental sur la façade nord. Finalement, seule la seconde partie du projet sera réalisée. Au sud de la cathédrale se trouvaient le cloître détruit à la Révolution et l'église Saint-Jacques, détruite et remplacée après 1811 par la chapelle Sainte-Anne. Construite sans doute au 9e siècle, l'église Saint-Jacques faisait partie du groupe épiscopal avec Saint-Etienne. Elle abandonne peu à peu ses fonctions liturgiques au profit de Saint-Etienne et devient le siège des confréries Saint-Jacques et Sainte-Anne. Le prolongement de la rue Sainte-Anne en 1811 entraîne sa destruction et la construction à son emplacement de la chapelle Sainte-Anne, du nom de la confrérie qu'elle accueillait. D'après Jules Chalande, elle n'est achevée qu'après 1830. Les corps de bâtiments accolés à la cathédrale et ouvrant sur l'impasse de la Préfecture abritent un logement et l'escalier de la bibliothèque du clergé construite à la demande de l'archevêque Loménie de Brienne en 1775 (inscription gravée dans la cage d'escalier) par l'architecte Jean-Arnaud Raymond. Sur la rue Sainte-Anne, un long bâtiment a été construit après 1830 et récemment remanié.
Brique ; pierre ; pierre de taille
Tuile
Plan allongé
1 vaisseau
Voûte d'ogives
Toit à longs pans ; croupe ; croupe polygonale
Le groupe cathédral comprend la cathédrale proprement dite, la chapelle Sainte-Anne, un corps de bâtiment abritant un logement et un bâtiment le long de la rue Sainte-Anne. Les bâtiments s'organisent autour d'une cour où se trouvait à l'origine le cloître. La cathédrale de Toulouse surprend par son aspect peu homogène, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur : en effet, le choeur a été construit sans prendre en compte la nef qui devait être détruite. Saint-Etienne est un édifice orienté construit essentiellement en brique. Certains éléments structurels, notamment les chaînages d'angles, le couvrement ainsi que les portails ouest (côté place) et nord (côté square) sont en pierre de taille. Elle est de plan allongée et se compose d'une nef raccordée par un semblant de transept à un choeur deux fois plus large. La nef se divise en trois travées de largeur inégale. Les ogives massives prennent appui sur des chapiteaux sculptés et les arcs doubleaux sont épaulés par des contreforts. Dans l'axe de la nef, un imposant pilier indique le départ d'un transept quasi inexistant. Le choeur, très développé, est divisé en cinq travées et se termine par une abside polygonale à cinq pans. Le voûtement d'ogives est contrebuté par des arcs-boutants. Un déambulatoire dessert seize chapelles polygonales rayonnantes. Le triforium est rythmé par des colonnettes. Côté place, la façade est tout aussi hybride : un double portail curieusement décentré est couronné par une rose en partie dissimulée et le tout est écrasé par un imposant clocher-donjon. Séparée par la cour, la chapelle Sainte-Anne présente une architecture néoclassique.
Sculpture
Pinacle ; accolade ; chou ; oiseau ; quadrilobe ; animal fantastique ; ornement géométrique ; armoiries ; tête ; fleur de lys ; fronton
Le portail occidental de la 1ère moitié du 15e siècle est orné de voussures et de moulures portant un décor sculpté très abîmé d'oiseaux, de feuillages de choux frisés, des dais ornés d'accolade et motifs géométriques destinés à recevoir les douze statuettes des apôtres et les deux plus grandes statues aujourd'hui disparues ; le pilier central présente un décor d'arcature ; les voussures se terminent par une accolade ornée de choux frisés encadrée par deux pinacles. Au dessus, une galerie est ornée de garde-corps portant un décor de quadrilobes. Les culées de la façade sud sont ornés d'un décor flamboyant de la 1ère moitié du 16e siècle : des réseaux de moulures à l'imitation des grandes baies sont décorés de choux frisés, de blasons portant trois fleurs de lys, d'animaux fantastiques et de chapiteaux portant des motifs de têtes et d'animaux. Les culées sont couronnées d'édicules au fronton curviligne brisé surmonté d'un amortissement. Entre les culées, des garde-corps portant un décor de quadrilobes flamboyant. Des gargouilles représentant des animaux fantastiques se retrouvent tout autour du monument. Le portail nord construit dans la 1ère moitié du 20e siècle dans un décor néogothique à l'imitation du portail occidental reprend les mêmes motifs décoratifs.
1862 : classé MH
Cathédrale Saint-Etienne : classement par liste de 1862
Liste
IM31100044 ; IM31003252 ; IM31003253 ; IM31003254 ; IM31003255 ; IM31003256 ; IM31003257 ; IM31003258 ; IM31003259 ; IM31003260 ; IM31003261 ; IM31003263 ; IM31003264 ; IM31003265 ; IM31100034
La nef est un prototype de l'art gothique méridional. Le choeur est dans le style des cathédrales gothiques du nord.
Propriété de l'Etat
Saint-Etienne (place)
Ouvert au public
2010
(c) Inventaire général Région Occitanie ; (c) Ville de Toulouse
2011
Zimmermann, Karyn
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47